La fortune mal acquise de la famille Abbas ou pourquoi Mahmoud Abbas a annulé les élections

Publié le par Rivka Frydman

Des responsables importants du Fatah et dans les Etats arabes sentent les faiblesses politiques du Président de l’AP et ils commencent à présent à dévoiler des informations sensibles aux médias sur son niveau de corruption au sein du gouvernement.

Dans un rapport publié le 11 septembre 2016, le journaliste égyptien Hussein Yousef, d’Al-Masri Al-Youm, a mis en lumière les activités commerciales d’Abbas et de ses deux fils, Yasser et Tareq2.

Bien que son reportage donne un bon, nombre d’informations sur le sujet, les réseaux sociaux palestiniens ont déjà posté divers documents sur la corruption de la famille Abbas dezpuis un on moment3.

Le reportage de Youssef décrit l’empire commercial de la famille, qui est fondé sur les propres relations commerciales d’Abbas et ses relations politiques avec certains Etats et de grosses sociétés à travers le monde entier, et dont toutes bénéficient des centres d’intérêt de ses deux fils dans les affaires.

Les deux fils d’Abbas possèdent un énorme consortium d’affaires appelé : « Falcon » qui s’est emparé de tout le marché du travail et des commerces dans la Bande cisjordanienne de Judée-Samarie. Abbas soutient ce groupe et il a ménagé des conditions très favorables qui lui donne de gros avantages sur la concurrence des autres entreprises.

L’affaire Falcon est constitué de plusieurs entreprises :

  1. La compagnie Falcon des tabacs et cigares.
  2. La compagnie contractuelle d’électricité et d’engins mécaniques Falcon (elle comporte des filiales dans la Bande Occidentale de Judée-Samarie, en Jordanie et dans les Emirats Arabes Unis). Abbas a réuni 890.000 dollars d’assistance pour ce secteur.
  3. L’entreprise Falcon de médias internationaux
  4. La compagnie générale Falcon d’Investissement, dont les profits s’élèvent à 60 millions de $.
  5. La compagnie d’assurances Al Machrek, qui dispose de 11 filiales dans les territoires pour une valeur estimée à 35millions de $.
  6. La Compagnie Al-Khayar al-Awal pour les projets de développement,dirigé par Yasser Abbas.

Le reportage du journal Al-Masri Al-Youm affirme que la famille Abbas a accumulé sa fortune depuis de nombreuses années et que Mohamed Rashid, qui était le conseiller financier de Yasser Arafat, lui a dit qu’Abbas a détourné une somme d’au moins 100 millions de $.

Youssef certifie que Tarek Abbas a vendu clandestinement des antiquités provenant des territoires à l’étranger et qu’il a investi dans l’achat de terres et la vente de concessions commerciales

Dahlan prétend qu’Abbas cache à l’étranger une somme de 600 millions de $, tirés des 1, 4 milliard de $ que le Premier Ministre de l’époque, Salam Fayyad lui a transféré juste après la mort d’Arafat.

Lors d’une interview avec le site Internet jordanien Amon, le 8 juin 2016, Dahlan dit que c’est lui qui a organisé le travail pour les deux fils d’Abbas avec Fayyad, à un salaire mensuel de 5.000 $, alors qu’aujourd’hui, leur fortune s’élève à plus de 300 millions de $5.

Ces tableaux en dollars expliquent bien pourquoi Abbas, malgré son âge avancé, s’accroche à son poste et se cherche un successeur qui lui convienne et qui préservera l’empire économique et financier de ses deux fils après son départ en retraite.

La corruption de la famille Abbas est le sujet brûlant des territoires. Il est évident que quiconque succède à Abbas devrait mettre la maison en ordre et éradiquer la corruption au sein du gouvernement.

D’abord, Abbas voulait nommer comme successeur, son allié de confiance Saeb Erekat, secrétaire-général du Comité Exécutif de l’OLP. Erekat, cependant, est considéré comme un personnage faible, manquant de crédibilité et de popularité dans les territoires, mais pourtant qui aurait bien servi les intérêts de la famille après le départ d’Abbas.

La tentative d’Abbas pour nommer Erekat a rencontré une forte opposition de la part des membres du Comité Central du Fatah, dirigé par Jibril Rajoub, qui se voit lui-même comme le seul successeur possible et Erekat a dû déclarer qu’il renonçait à ce poste.

Depuis lors le Président de l’AP cherche un candidat différent pour lui succéder. La rumeur dit qu’un autre aspirant pourrait être le Général Majid Freij, le chef des Renseignements Généraux Palestiniens -donc bien placé pour faire du chantage et sortir des dossiers – qui est considéré comme un proche associé d’Abbas.

Jusqu’à présent, cependant, Abbas n’a rien fait pour le promouvoir sur le devant de la scène, comme par exemple, de le nommer Vice-Président de l’AP. Apparemment, il craint d’aller trop loin en hérissant les cheveux sur la tête du cercle dirigeant du Fatah et des Etats arabes, qui veulent voir Dahlan devenir le prochain Président de l’AP – ce qui ne pourrait être qu’au détriment de l’avenir des fils Abbas.

Yoni Ben Menachem, 14 Septembre 2016

jcpa.org

Adaptation : Marc Brzustowski.

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En savoir plus sur http://jforum.fr/les-droits-de-succession-de-la-dynastie-abbas-sur-la-p.html#Z7WwYLiQAEYfSR7Z.99

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